Alors que l'AFP a indiqué qu'une troisième hausse des tarifs réglementés d'électricité, en plus de celles des 1er août 2013 et 2014, était bien prévue au 1er août 2015, le ministère de l'écologie et de l'énergie a démenti. "Le projet d'arrêté soumis au Conseil supérieur de l'énergie (CSE) et à la Commission de régulation de l'énergie (CRE) ne comporte aucune mention de hausse pour l'année 2015", a assuré une porte-parole du ministère.
Un peu plus tôt, l'AFP écrivait que le projet d'arrêté transmis aux régulateurs prévoyait effectivement une troisième hausse de 5 % en 2015,"sous réserve de l'évolution effective des coûts" d'EDF. Mais il s'agirait, selon le ministère, d'une version non définitive du projet d'arrêté.
HAUSSES INFÉRIEURES AUX RECOMMANDATIONS
Le nouveau ministre de l'énergie, Philippe Martin, avait annoncé que le gouvernement proposerait une hausse moyenne des tarifs pour les ménages de 5 % le 1er août 2013 puis de 5 % le 1er août 2014. La hausse de 2013 représente à elle seule la plus forte hausse de ces dix dernières années.
Cette augmentation, décidée par le gouvernement, reste néanmoins inférieure aux préconisations de la CRE, qui avait recommandé le mois dernier une hausse de 6,8 % à 9,6 % des tarifs au 1er août de cette année, plus un rattrapage de 7,6 % pour combler les hausses insuffisantes des années précédentes.
Pour limiter la facture, le gouvernement a également décidé d'un geste envers les petits consommateurs, en révisant à la baisse le coût des abonnements de faible puissance (3 kilovoltampères et 6 kilovoltampères) qu'ont souscrit une majorité de Français.
UNE HAUSSE INÉLUCTABLE
Mercredi matin, le ministre du budget, Bernard Cazeneuve, n'avait ni confirmé ni infirmé une 3e hausse en 3 ans, insistant cependant sur le fait que le gouvernement souhaitait "remettre les choses en ordre." "Ce que je peux vous dire, c'est que nous ferons en sorte que le désordre dont nous héritons ne se poursuive pas", a-t-il ajouté, rappelant que l'âge avancé des centrales nucléaires appelait de lourds investissements.
"Ces investissements n'ont pas été répercutés sur les prix au cours des dernières années, nous le faisons aujourd'hui parce que nous sommes tout simplement dans l'obligation de le faire", a-t-il dit.
Après la suggestion d'une hausse d'au moins 14 % esquissée par la CRE début juin, conséquence d'une forte réévaluation à la hausse des coûts d'EDF, qui doivent en principe être couverts par les tarifs, le gouvernement avait promptement assuré qu'il n'était pas question d'augmenter aussi brutalement les prix. Mais, sous la menace d'éventuels recours en justice d'EDF, et plus probablement de ses concurrents, une hausse significative apparaissait inéluctable.
Le projet d'arrêté sur les tarifs de l'électricité, qui devrait entériner ces hausses successives, sera soumis le 16 juillet au Conseil supérieur de l'énergie.
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