Publicité

EDF : Jean-Bernard Lévy veut pouvoir augmenter les tarifs de l’électricité

Sur RTL jeudi, Jean-Bernard Lévy a appelé le gouvernement à lui permettre d’ augmenter les prix afin qu’il puisse investir. Il a assuré qu’EDF n’avait aucun de projet de prise participation dans des activités du spécialiste du nucléaire Areva.

0204154175113_web.jpg
Jean-Bernard Lévy demande une hausse des tarifs de l’électricité afin d’assurer la maintenance du parc nucléaire et investir dans les énergies vertes.

Par Les Echos

Publié le 12 févr. 2015 à 08:30

Pour sa première grande interview depuis sa nomination au poste de président directeur général d’EDF le 26 novembre, Jean-Bernard Lévy, avait choisi RTL. « Il n’y a pas de hausse des tarifs programmée pour 2015 », a-t-il déclaré. Mais il souhaite que cela évolue : « On est dans une phase où l’on a relativement peu investi ces quinze dernières années (...) Il faut que le gouvernement nous donne les moyens d’investir. »

Et pour ce faire, il lui demande de pouvoir augmenter régulièrement les tarifs. « A consommation égale, un ménage allemand paie 90 % de plus qu’un ménage français », a-t-il argumenté. "Nous vendons très en dessous de nos coûts de revient. Ces écarts font que la dette d'EDF a augmenté chaque année", notre électricité nucléaire, avait insisté un peu plus tôt ce matin le patron d'EDF en présentant des résultas 2014 qualifiés de « solides » (voir encadré).

Actuellement le niveau de l'Arenh (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique) est fixé à 42 euros le mégawattheure, alors que selon la Cour des comptes et la Commission de régulation de l'énergie, le coût de production du courant issu de l'atome se situe plutôt autour de 55 euros. A ces "soucis" s'ajoute la charge de la Contribution au service public de l'électricité (CSPE), une taxe prélevée sur la facture des consommateurs et qui permet de financer notamment le soutien aux énergies renouvelables.

Investir dans le nucléaire et les énergies vertes

Publicité

Investir dans quels domaines  ? Tout d’abord « dans la maintenance du parc nucléaire qui a un peu vieilli et donc il faut des maintenances un peu supérieures». Le patron d’EDF a expliqué que le producteur d’électricité dépensait « environ 3 milliards d’euros par an pour maintenir le parc nucléaire », un chiffre qui se monterait à 5 milliards d’euros « pour améliorer la durée de vie des centrales et leur sécurité ».

Ensuite, il faudra investir également dans les énergies renouvelables, « comme lé prévoit la loi sur la transition énergétique » (voir la vidéo ci-dessous). Selon le "Panorama des énergies renouvelables" annuel _ réalisé par les gestionnaires de réseaux RTE et ERDF, et le Syndicat des énergies renouvelables (SER) _ publié jeudi; l'éolien (3,7%) et le photovoltaïque (1,3%) ont couvert à eux deux 5% de la consommation d'électricité française en 2014, contre 4,3% en 2013.

EDF a dégagé 3,7 milliards d’euros de bénéfice en 2014

Jean-Bernard Lévy a qualifié de « solides » les résultats d’EDF en 2014. Ils montrent « un bon mix énergétique et une bonne compétitivité du groupe », a-t-il observé lors d’une conférence téléphonique. EDF a clos 2014 avec des résultats en ligne avec ses objectifs, grâce à une bonne production de ses centrales nucléaires, un rattrapage tarifaire en France et une bonne performance dans les énergies renouvelables. Le bénéfice net part du groupe progresse de 5,2% à 3,7 milliards d’euros. Il atteint même 4,85 milliards d’euros en données courantes (+17,9%), au dessus des attentes des analystes. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) progresse de 3,2% (hors filiale Edison et rattrapage tarifaire) à 17,3 milliards d’euros, au-dessus de l’objectif fixé. EDF versera un dividende de 1,25 euro par action."Les chiffres sont globalement en ligne mais un peu décevants pour le résultat opérationnel", remarque Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez HPC. Quant au le courtier Aurel BGC, cité par l'AFP, il a pointé notait un résultat net inférieur aux attentes, qui étaient à 4,34 milliards d'euros. jeundi, le titre EDF perdait plus de 3 % à la Bourse de Paris. L’an passé EDF a enregistré un niveau record de production nucléaire en France, avec 415,9 térawatt/heures (TwH), la deuxième meilleure performance depuis six ans et au-dessus de la fourchette de 410-415 TWh visée. Globalement, la production globale de courant dans l’Hexagone a reculé de 1,5 TWh, la douceur du climat ayant entraîné une baisse de 7  % de la consommation finale.

Avec Areva, aucun autre projet à l’ordre du jour

Contrairement à ce qu’affirmaient de récentes informations de presse , il a également assuré jeudi que son groupe n’avait pas de projet de prise de participation dans des activités du spécialiste du nucléaire Areva, actuellement en grande difficulté financière « Nous avons depuis maintenant quelques mois (...) avec les équipes d’Areva engagé des chantiers d’amélioration de notre efficacité opérationnelle (...) de façon à travailler en meilleure intelligence et à coopérer sans aucune arrière-pensée ». Mais « il n’y a aucun autre projet à l’ordre du jour », a indiqué Jean-Bernard Lévy lors d’une conférence téléphonique de présentation des résultats annuels de l’entreprise.

Il a ajouté é qu’EDF espérait être en mesure de prendre « rapidement » une décision d’investir dans la construction de deux réacteurs nucléaires de type EPR à Hinkley Point, en Grande-Bretagne

Lundi, la ministre de l’Energie et de l’Ecologie Ségolène Royal avait affirmé qu’ « un gros travail de rapprochement » était en cours entre Areva et EDF, deux groupes détenus à plus de 80% par des capitaux publics Selon des informations de presse, Areva pourrait réaliser plus d’un milliard d’euros de cessions et réfléchirait dans ce cadre à ouvrir certaines de ses filiales à EDF, son principal client. « Je ne confirme en rien » ces « rumeurs et projets », a indiqué le nouveau patron d’EDF.

.

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres
Publicité