C'est une nouvelle encourageante. Dix jours après la présentation du dernier diagnostic du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), l'efficacité énergétique intéresse de plus en plus. Présenté mardi 8 octobre, le rapport sur "Les politiques d'efficacité énergétique dans le monde" réalisé par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) pour le Conseil mondial de l'énergie qui tiendra son XXIIe congrès du 13 au 17 octobre 2013 à Daegu (Corée du Sud), fait état de progrès notables en la matière, dans toutes les grandes régions du monde.
De plus en plus de pays mettent en œuvre une politique d'efficacité énergétique, à travers la définition de standards, de normes, la mise en place de labels, de mécanismes financiers, voire de mesures fiscales. Or l'amélioration de l'efficacité énergétique permet de réaliser des économies d'énergie et de réduire l'impact environnemental de la production et de la consommation d'énergie.
Couvrant 85 pays, lesquels représentent 95 % de la consommation mondiale d'énergie, l'étude note un développement rapide de l'étiquetage sur les équipements et les produits électroménagers ainsi que des normes minimales d'efficacité énergétique, partout dans le monde : 100 % des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), 90 % des pays d'Asie, et 50 % des pays d'Afrique étudiés ont ainsi introduit un étiquetage des performances des équipements, voire des bâtiments, le plus souvent obligatoire.
RALENTISSEMENT DES PROGRÈS
Bien qu'encourageant, ce constat masque cependant un ralentissement depuis 2008 des progrès réalisés au niveau mondial en matière d'efficacité énergétique. La crise économique qui a frappé les pays développés a freiné les investissements dans la maîtrise d'énergie. Mais surtout les Etats, tels que la Chine, l'Inde, la Russie, qui ont encore une forte intensité énergétique – autrement dit qui consomme beaucoup d'énergie au regard de leur produit intérieur brut – pèsent de plus en plus dans l'économie mondiale.
Aussi, si l'efficacité énergétique s'est accrue au niveau du consommateur final, elle s'est dégradée sur le plan de la transformation de l'énergie. L'utilisation de l'électricité s'est fortement développée. Or la fabrication de l'électricité, dépendant encore principalement de centrales thermiques, est moins performante en termes d'efficacité énergétique que la transformation de produits pétroliers ou de gaz.
On assiste en revanche à une baisse de la consommation globale d'énergies par ménage, permise notamment dans les pays développés par une amélioration de l'efficacité énergétique du chauffage et des appareils électriques. Néanmoins, avec l'usage croissant d'appareils électroniques, les consommations électriques par logement progressent sensiblement dans la plupart des régions. La seule "fonction veille" des ordinateurs et autres smartphones, représente en moyenne 10 % de la facture d'électricité d'un ménage.
L'intensité énergétique des transports, secteur des plus gourmands en énergie, diminue partout. Cette baisse tient avant tout à la multiplication des mesures prises pour réduire la vitesse sur les routes ou pour améliorer l'efficacité énergétique des nouveaux véhicules. L'Ademe note en revanche un manque criant de politiques visant à réduire la consommation d'énergie dans le transport routier de marchandises, lequel s'est considérablement accru, que ce soit dans ou en dehors de l'OCDE.
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