Publicité

Electricité : ménages et PME se serrent la ceinture

•Jusqu'à présent dynamique, leur consommation s'est stabilisée en 2013.•Dopée par la pluviosité, la part des énergies renouvelables a dépassé 20 %.

ECH21612069_1.jpg

Par Véronique Le Billon

Publié le 24 janv. 2014 à 01:01

C'est un fait nouveau : en 2013, les plus petits consommateurs - ménages, PME et professionnels - ont mis un coup d'arrêt à leur consommation d'électricité. Alors que celle-ci progressait de 1 % en moyenne par an entre 2009 et 2012, elle n'a crû que de 0,3 % l'an dernier, indique le Bilan électrique 2013 publié hier par RTE, le gestionnaire du réseau de lignes à haute tension. « L'évolution de 2013 traduit un ralentissement qui n'avait jamais été aussi prononcé », observe celui-ci.

Ni RTE ni l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) ne savent précisément isoler, à ce stade, les parts respectives de la faible activité économique et des efforts de maîtrise de l'énergie. Si RTE reconnaît qu'une très faible part des logements font l'objet de rénovation thermique chaque année, il évoque un possible impact des appareils électroménagers ou des systèmes d'éclairage, souvent moins gourmands en électricité.

La stagnation de la consommation des particuliers et des petites entreprises pourrait aussi résulter d'un signal prix : face aux hausses du tarif réglementé de l'électricité (+5 % en août dernier et +5 % l'été prochain), auquel souscrivent encore plus de 90 % des particuliers, et à celles des taxes (+2,3 % au 1er janvier pour la CSPE), les ménages pourraient aussi se limiter en volume.

La consommation d'électricité de la « grande industrie », qui s'était quant à elle brutalement réduite à partir de 2008, est restée déprimée l'an dernier (-2,5 %), mais de manière toutefois moins marquée, note aussi RTE. Au total, et pour la troisième année d'affilée, la consommation d'électricité corrigée des effets climatiques est restée stable (-0,1 %) l'an dernier, à 476,2 térawattheures (TWh). La consommation brute a progressé de 1,1 % l'an dernier (à 495 TWh), mais cela est lié à une longue saison froide au premier semestre, qui ne représente pas la tendance de fond. La tendance française est loin d'être isolée en Europe (voir encadré) : entre juin 2012 et 2013, la consommation brute cumulée de l'Allemagne, de l'Italie et de l'Espagne a chuté de 2,7 %, note RTE.

Publicité

Ces données nourriront probablement le scénario macroéconomique qui sera attaché au projet de loi sur la transition énergétique. Pour réduire la part du nucléaire de 75 % à 50 % dans la production d'électricité sans fermer de centrale, le PDG d'EDF, Henri Proglio, parie sur la multiplication des usages de l'électricité, la croissance économiques et la démographie. Une analyse relativisée par les chiffres publiés hier.

Le gaz distancé par le charbon

L'an dernier, la part du nucléaire s'est établie à 73,3 % de la production d'électricité, en recul de 1,5 point sur un an. Une baisse liée aux fortes pluies du printemps, qui ont dopé la production hydraulique (+18,7 %). Cumulée à la montée en puissance de l'éolien et du photovoltaïque, la part des énergies renouvelables s'est élevée à 18,6 % (+1,8 point).

Le bilan présenté hier confirme aussi la prise de pouvoir du charbon sur le gaz en matière de production thermique (8,1 % du mix) : avec des cours mondiaux au plus bas, la production à partir de charbon a crû de 14 %, s'établissant au même niveau que celle de gaz, mais avec des émissions de CO2 près de quatre fois plus importantes. Au total, ces émissions sont restées stables en France l'an dernier. Le durcissement des règles environnementales va toutefois entraîner de nombreux déclassements de centrales au charbon jusqu'en 2015.

Véronique Le Billon

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres
Publicité