Les particuliers plutôt que les entreprises. Dans ses recommandations de hausse des prix de l'électricité, pour prendre en compte celle des coûts de production, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) indique très clairement, mercredi 5 juin, sur qui doit porter l'effort : elle prône une augmentation de 9,6 % pour le tarif Bleu, celui des particuliers, contre seulement 3,8 % pour le Vert, celui des industriels.
Cette différence, qui a entraîné aussitôt un tir de barrage de la part du gouvernement, s'explique selon la CRE par un effet rattrapage : les industriels avaient subi des hausses plus importantes au cours des dernières années.
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Elle tiendrait aussi à la structure de la consommation d'électricité des particuliers qui l'utilisent de plus en plus pour le chauffage aux heures de pointe des mois les plus froids, au moment où elle coûte le plus cher.
La hausse des tarifs pour les particuliers découle également du coût croissant du déploiement des certificats d'économie d'énergie en vigueur depuis 2005, dans le cadre de la volonté de maîtrise de l'énergie. Ils pèsent sur les coûts commerciaux d'EDF, en augmentation de 6,3 % par an entre 2007 et 2012.
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REMPLACEMENTS DES ÉQUIPEMENTS
Dans son rapport, la CRE retient comme scénario une variable d'ajustement aux effets significatifs : l'allongement de dix ans de la durée de vie des centrales nucléaires (le parc des 58 réacteurs assure 75 % de la production d'électricité), de quarante à cinquante ans, alors qu'EDF estime possible un prolongement jusqu'à soixante ans.
Une fois ces dix années supplémentaires intégrées, la hausse prônée par la CRE ne serait plus que 6,8 % pour les particuliers et nulle pour les industriels.
Les gains réalisés sur l'amortissement des centrales compenseraient en effet largement, selon la CRE, les investissements nécessaires pour assurer cet allongement de la durée des installations sans qu'elle soient moins sûres. Les remplacements des équipements les plus onéreux, tels que ceux des générateurs de vapeur, interviennent en effet au terme des trente années d'exploitation.
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