Dans son dernier rapport annuel, publié en novembre, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) mettait en avant le dynamisme du marché du gaz, porté par une production de plus en plus diversifiée, et par une demande soutenue, émanant notamment de la nouvelle « frontière » de l'énergie qu'est l'Asie.
Quel que soit le profil des nouveaux producteurs, qu'il s'agisse des Etats-Unis avec l'abondance du gaz de schiste, ou des acteurs en devenir que sont l'Australie ou le Mozambique dans le gaz conventionnel, tous ont en commun de devoir se reposer sur le gaz naturel liquéfié (GNL) pour pouvoir atteindre leurs marchés. C'est sur ce segment de marché, le transport du gaz cryogénisé à -163 degrés pour diviser son volume par 600, qu'une société française a prospéré au cours des dernières décennies : Gaztransport et Technigaz (GTT).
UNE TRÈS CONFORTABLE PART DE MARCHÉ AU NIVEAU MONDIAL
GTT est aujourd'hui contrôlée à 40 % par GDF Suez et à parts égales (30 %) par Total et le fonds de capital-investissement Hellman et Friedman. Lundi 16 décembre, à Paris, cette société a déposé devant l'Autorité des marchés financiers son document de base, prélude à une introduction en Bourse qui vise à accompagner le retrait, total ou partiel, de Total et d'Hellman.
GTT dispose d'une très confortable part de marché au niveau mondial. Selon son PDG, Philippe Berterottière, qui présentait sa société devant la presse lundi, 70 % des méthaniers en circulation dans le monde sont équipés de la membrane sur laquelle la société a assis sa réputation.
Celle-ci permet de transporter le gaz liquéfié directement dans la coque du bateau, une fois celle-ci revêtue d'isolants et d'un alliage adapté (l'invar, qui contient 36 % de nickel). Pas besoin, donc, de recourir aux réservoirs sphériques qui alourdissent le navire et renchérissent les coûts de transports de 10 % à 15 %. Plus de 90 % des bâtiments en construction reçoivent aussi la technologie de GTT.
UNE DÉCENNIE DE RÈGNE
Les ambitions de GTT sont multiples, des plates-formes de liquéfaction en mer aux petits et moyens méthaniers, pour accéder à des sites fluviaux ou qui ne disposent pas d'un accès en eau profonde. Elle étudie enfin les projets de modification de législation qui ouvriraient à sa technologie la propulsion des bateaux par GNL.
Il vous reste 16.55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.