Des volumes réduits mais retirés du réseau aux instants critiques, tel est l'enjeu des « effacements » de consommation, un marché qui se réduisait encore récemment aux variations de tarifs de l'opérateur historique, EDF. Il s'ouvre depuis quelques années à des « agrégateurs » privés, des précurseurs comme les sociétés Voltalis, Energy Pool ou encore Smart Grid Energy.
Cette dernière, une start-up basée en Aquitaine, a été créée en 2011 par Maxime Dauby. « Tous les usagers disposent d'une valeur – la capacité de différer une consommation – dont ils n'avaient pas forcément conscience. Les agrégateurs sont des intermédiaires entre les besoins du gestionnaire de réseau et celui qui dispose de capacités ; ils font apparaître cette valeur », explique l'entrepreneur de 34 ans.
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Ce marché de l'effacement ne comprend qu'un client unique – Réseau de transport d'électricité (RTE), filiale d'EDF – qui le contractualise à l'avance depuis quelques années au terme d'appels d'offres où les petites sociétés comme Smart Grid Energy se retrouvent en compétition avec de grands opérateurs.
Mais en 2014, les capacités d'effacement pourront être mises en vente sur le marché spot d'électricité, ce qui devrait contribuer à leur développement.
« Tous les acteurs se positionnent sur ce segment de services, mais ce métier est nouveau, dit M. Dauby. Notre atout est d'avoir une vision globale des sites, comme les pièces d'un puzzle que l'on rassemble, quand les grands groupes gèrent les sites indépendamment les uns des autres. »
Après deux ans d'existence, la société emploie sept personnes et affiche un chiffre d'affaires de 7 millions d'euros. Smart Grid Energy affiche une puissance d'« effacement » de 400 MW, dont la moitié qualifiée d'« effacement gris » par son directeur. « Il s'agit, dit-il, de mettre en route sur des sites industriels de petites centrales alimentées de manière autonome. Là aussi, l'objectif poursuivi est d'alléger le réseau. »
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