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La consommation d'électricité stagne en France

La consommation d'électricité a stagné dans l'Hexagone en 2013, poursuivant une tendance amorcée depuis 2011, alors que celle de l'Europe baisse légèrement.

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Publié le 23 janvier 2014 à 12h37, modifié le 23 janvier 2014 à 17h08

Temps de Lecture 4 min.

La consommation d'électricité a stagné en France en 2013, poursuivant une tendance amorcée depuis 2011, alors que celle de l'Europe baisse légèrement. C'est l'une des principales conclusions du bilan annuel, publié jeudi 23 janvier, par Réseau de transport d'électricité (RTE), la filiale indépendante d'EDF chargée de l'équilibre offre-demande sur les 100 000 kilomètres de lignes à haute tension de l'Hexagone.

Si la consommation brute a augmenté de 1,1 % par rapport à 2012 en raison d'une année un peu plus froide, elle a stagné à 476,2 térawatts/heure (TWh) après correction de cet effet météorologique. Contrairement aux années précédentes, la consommation des particuliers, des PME-PMI et des professionnels (artisans, commerçants...) ne progresse plus (+ 0,3 %) après plusieurs années de hausse. Pour l'heure, RTE n'est pas capable de faire la part, dans cette stagnation globale, entre ce qui relève de l'atonie de l'activité économique et de l'amélioration de l'efficacité énergétique.

AUGMENTATION DE LA PRODUCTION

La baisse de la demande se poursuit dans l'industrie (- 2,5 %). Et là, relève RTE, c'est bien «sous les effets du ralentissement de l'activité économique», même si cette baisse est «moins marquée qu'en 2012». L'industrie lourde ne cesse, depuis des années, de gagner en intensité énergétique, notamment les électro-intensifs comme la chimie, la production de gaz industriels, la sidérurgie ou le papier-carton.

La consommation est évidemment très sensible aux températures dans un pays dominé par le chauffage électrique. Or 2013 n'a pas connu de froid exceptionnel comme en 2012. Il reste que les niveaux élevés de consommation de courant à la pointe hivernale du soir (19h-22h) restent «une préoccupation» pour les gestionnaires du réseau: 1 degré en moins l'hiver oblige à mobiliser 2 400 mégawatts (MW) supplémentaires (contre 2 300 MW en 2013), soit la puissance de plus de deux réacteurs nucléaires. Cette « thermosensibilité » n'a cessé de progresser depuis dix ans, surtout en raison du développement – même très ralenti – du chauffage électrique: entre 2005 et 2009, sa part dans le résidentiel neuf était de 65 % - 70 %; elle est tombée à 40 % en 2012.

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Autres points importants du bilan 2013 : l'augmentation de la production (+ 1,7 %), qui a atteint 550,9 TWh ; et celle de la part des énergies renouvelables (y compris hydraulique), qui représentent désormais 20,7 % de la consommation. La production hydroélectrique a, elle, atteint «son plus haut niveau en dix ans» avec une hausse de 20 % par rapport à 2012.

« SITUATION CONTRASTÉE » DANS LA FILIÈRE THERMIQUE

La croissance des autres sources d'énergie renouvelables s'est poursuivie (+ 8 %), surtout tirée par les parcs éoliens terrestres, qui assurent 59 % de la production renouvelable (hors hydraulique) avec un parc de 8 143 MW (et 4 300 MW pour le solaire photovoltaïque). Mais «  le développement de nouvelles installations éoliennes et photovoltaïques ralentit » en raison de la baisse des tarifs de rachat du courant par EDF et de l'incertitude juridique qui pénalise un secteur très gourmand en subventions. Actuellement, la file d'attente pour le raccordement au réseau des éoliennes représente 5 724 MW, dont 4 153 MW au large des côtes.

RTE indique que si les 58 réacteurs nucléaires d'EDF ont affiché une production en très léger recul (- 0,3 %), ils assurent encore 73,3 % de la production totale. Il note par ailleurs une « situation contrastée » dans la filière thermique : la production des centrales au charbon augmente de 14 % alors que celle des centrales au fioul ou au gaz baisse de près de 20 %, la houille étant beaucoup moins chère que le pétrole et le gaz sur les marchés des matières premières.

Plusieurs centrales thermiques ont d'ailleurs fermé, réduisant de 794 MW la puissance du parc français. Au total, les émissions de CO2 du secteur de la production électrique restent stables.

« PREMIER EXPORTATEUR D'ÉLECTRICITÉ D'EUROPE »

Alors que sa facture énergétique atteint 67 milliards d'euros (pétrole brut, gaz, produits raffinés...) et que son déficit commercial est à peu près équivalent, la France continue d'être exportatrice nette de courant: « le solde des échanges aux frontières progresse (+ 6,8)%, ce qui fait d'elle le premier exportateur d'électricité d'Europe ». Même si l'on importe plus de courant d'Allemagne qu'on y exporte.

Au niveau européen, notent les experts de RTE, « les interconnexions électriques de notre pays sont de plus en plus sollicitées » en raison de l'évolution des mix énergétiques, marquée par le poids croissant des renouvelables. C'est particulièrement vrai de la relation avec l'Allemagne, avec laquelle « les limites des capacités d'échange ont été atteintes près de la moitié du temps en 2013 ». Quatre fois plus qu'en 2009.

Pour répondre à ce besoin accru d'échanges de courant sur la plaque continentale (France-Allemagne-Benelux) et avec les « péninsules électriques » (Italie, Espagne-Portugal), mais aussi à la montée en puissance des renouvelables, RTE doit maintenir un haut niveau d'investissements : ils s'élèveront à 1,413 milliard d'euros en 2014, après 1,446 milliard en 2013.

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