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Le marché intérieur de l'électricité s'étend au nord de l'Europe

Un couplage des prix de marché est lancé avec la Grande-Bretagne et les pays nordiques.

Par Véronique Le Billon

Publié le 4 févr. 2014 à 01:01

Dans un marché européen de l'électricité chahuté par la crise économique, le gaz de schiste américain et l'essor des énergies renouvelables, c'est une nouvelle étape de l'intégration qui doit se jouer aujourd'hui : déjà couplés entre la France, la Belgique et le Luxembourg en 2006, puis avec l'Allemagne et les Pays-Bas en 2010, les marchés de l'électricité vont s'associer, à partir d'aujourd'hui, avec la Grande-Bretagne et, de manière plus forte, avec les pays nordiques.

Concrètement, les Bourses européennes de l'électricité vont pouvoir plus facilement acheter et vendre de l'électricité du jour pour le lendemain entre tous ces pays, dans la limite des capacités physiques d'interconnexion (les tuyaux par lesquels circulent les électrons). Cette nouvelle étape sera complétée d'un couplage vers l'Espagne et le Portugal avant l'été, puis avec l'Italie fin 2014 ou début 2015.

Convergence

L'opération a pour objectif de faire converger les prix sur l'ensemble de la zone intégrée. C'est toutefois de moins en moins le cas : l'an dernier, les écarts de prix entre les pays couplés ont dépassé 5 euros le mégawattheure les trois quarts du temps (pour une moyenne à 43,20 euros l'an dernier en France), alors qu'ils ne dépassaient ce niveau qu'un quart du temps en 2011. « Depuis un an à dix-huit mois, les prix divergent à nouveau à cause de la baisse de la demande et de l'afflux des énergies renouvelables. Mais, si nous n'avions pas eu de couplage, les prix auraient encore davantage divergé », assure Fabien Roques, vice-président de Compass Lexecon. Les différences de prix entre les marchés traduisent notamment la saturation des interconnexions : l'an dernier, celles entre la France et l'Allemagne ont été utilisées à plein plus de la moitié du temps, soit cinq fois plus souvent qu'en 2009, fait valoir RTE. Souvent actionnaires des Bourses de l'électricité, les réseaux de transport de l'électricité - RTE en France, filiale autonome d'EDF - poussent d'ailleurs pour les développer.

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Selon la Commission de régulation de l'énergie (CRE), qui l'a approuvée, l'extension du couplage entre la France et la Grande-Bretagne devrait faire baisser les coûts d'approvisionnement de l'électricité de 50 millions d'euros par an. Dans un rapport publié fin janvier, la Commission européenne rappelle toutefois que la baisse des prix sur le marché de gros ne signifie pas forcément une baisse de la facture pour le consommateur. « Il faut faire le couplage, mais aussi soulever les problèmes politiques du marché européen de l'électricité », estime Fabien Roques.

Le poids du couplage de marché

Avec le couplage de marché, les offres de production d'électricité les moins chères de la zone sont proposées, ce qui réduit, toutes choses égales par ailleurs, le coût de fourniture. Le projet a fait collaborer les dix régulateurs européens (dont la CRE pour la France), les quatre Bourses de l'électricité (dont Epex Spot et Nord Pool Spot) et les treize gestionnaires de réseau (dont RTE en France).

Véronique Le Billon

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