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Météo et hausse des tarifs ont dopé les résultats d'EDF

•Le chiffre d'affaires a crû de 4,7 % et le résultat net de 7,4 % en 2013.•EDF a bénéficié d'une production hydroélectrique au plus haut depuis dix ans.

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Par Véronique Le Billon

Publié le 14 févr. 2014 à 01:01

Dans la tempête qui secoue les énergéticiens en Europe, EDF a présenté hier des résultats 2013 « de bonne facture », a sobrement salué le PDG du groupe, Henri Proglio. Le chiffre d'affaires du groupe a progressé de 4,7 % (+2,9 % en croissance organique à périmètre et change comparables), à 75,6 milliards d'euros, et le résultat net de 7,4 %, à 3,5 milliards d'euros. Le groupe peut remercier la pluie et le froid qui ont éreinté les Français, mais ont dopé son excédent brut d'exploitation (Ebitda) en France : le seul effet des hausses des tarifs et des conditions climatiques - avec une production hydroélectrique au plus haut depuis dix ans - a amélioré l'Ebitda de 1,4 milliard d'euros (voir graphique). Au total, l'Ebitda sur les activités françaises a crû de 9,4 %, alors que le chiffre d'affaires a progressé de 2,8 %. Pour l'ensemble du groupe, il a crû de 5,5 %, bien au-delà des objectifs.

Cash-flow positif d'ici à 2018

Résumer la performance 2013 à la météo serait toutefois incomplet : le groupe a fait avancer l'an dernier une bonne partie des dossiers financiers qui alourdissaient ses comptes (notamment la CSPE, l'une des taxes sur l'électricité) et il a réduit sa base de coûts, via le programme Spark, de 1,3 milliard d'euros. Le groupe a en revanche continué à enregistrer des pertes de valeur en Belgique et sur ses participations minoritaires aux Etats-Unis et en Suisse.

Après avoir d'ailleurs quasiment doublé en un an, le titre EDF a encore gagné 4,28 % hier. Les investisseurs ont notamment salué l'engagement du groupe à dégager un cash-flow positif (après dividende, mais hors investissement sur le compteur communicant Linky) à l'horizon 2018. « Les investisseurs ont un problème historique et structurel avec EDF, qui finance le versement du dividende par de la dette. Le groupe prend cette année un engagement de le payer avec le cash en 2018, c'est un objectif sain, estime ainsi Emmanuel Turpin, analyste à Morgan Stanley. On peut débattre de savoir si l'objectif sera tenu, mais c'est une équipe qui "délivre", alors qu'il y a des avertissements sur résultats partout en Europe. »

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Pour y parvenir, le groupe va poursuivre ses efforts de maîtrise des coûts, sans afficher toutefois d'objectif chiffré. S'il a réussi à obtenir deux nettes hausses des tarifs réglementés pour 2013 et 2014 (+5 % chaque année), Henri Proglio sait que le gouvernement veut donner des gages aux ménages et aux entreprises. Après un pic d'investissements en 2015, ceux-ci reviendront aussi, en 2018, au niveau de 2013 (11,8 milliards d'euros), la maintenance lourde du parc compensant la fin des grands chantiers (l'EPR de Flamanville et le terminal de gaz naturel liquéfié de Dunkerque).

En matière opérationnelle, le groupe a désormais deux chantiers devant lui : la structuration de son offre de services énergétiques, après le partage des actifs de Dalkia avec son ancien partenaire Veolia. Et, ombre majeure au tableau (lire ci-dessous), la maîtrise industrielle de son parc nucléaire (« Les Echos » du 17 janvier).

Améliorer la performance « convenable », selon Henri Proglio, et, en réalité, très décevante des 58 réacteurs sera un test possiblement crucial pour le PDG d'EDF, dont le mandat s'achève en novembre - pour lequel il fait peu de mystère de son souhait d'y donner suite.

Véronique Le Billon

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